Question de vérité
Doit-on ou ne doit-on pas dire la vérité quand elle blesse ? Il arrive parfois qu’un mot en emportant un autre nous perdions plus ou moins le contrôle de notre colère et que nous disions des mots non pas qui dépassent notre pensée, mais qui auraient pu être évités.
Doit-on pour remettre à sa place une personne, qui refuse de voir la réalité, lui jeter à la face ses défauts ? Il est toujours difficile d’entendre, alors qu’on prétend le contraire, une personne dire qu’on n’est pas à la hauteur de ce que l’autre attendait. Parfois on s’imagine faire tout ce qu’il faut pour que tout aille pour le mieux et puis un jour le rideau tombe et là on s’aperçoit qu’en fait on agit pas comme il le faudrait mais juste comme on le souhaite, un peu par facilité.
Et dans ce cas, est-on apte à entendre nos erreurs et à les accepter ?
Il semble que non, nous ne soyons pas prêts. Nous préférons à ce moment là prendre la fuite et claquer les portes plutôt que de reconnaître nos torts profonds. Car nous sommes peut-être incapable de les corriger et quoi que l’on fasse quoi que l’on promette, on agira toujours ainsi parce qu’il n’est pas aisé de se voir tel que l’on est.
Et une fois que ces vérités sont dites, une fois qu’elles ont été entendues, que reste-t-il de l’amitié qui était là depuis des années ? Est-on prêt à tirer un trait sur plusieurs années d’amitié pour une vérité non acceptée ? Certaines personnes en effet sont trop fières pour dire « ok tu as raison, je n’ai pas été à la hauteur, je t’en demande pardon » et continuer ainsi à pouvoir aimer son amie. Alors ils coupent ainsi le fil et ferment toutes les portes. Peut-être qu’ainsi ils s’en sortent mieux ? Peut-être qu’ils se sentent eux-mêmes accusés à tort et qu’ils ne peuvent en ce cas revenir vers la personne qui lui a fait les reproches ?
Et si tel était le cas, quelle doit être la réaction de la personne qui a été au bout de sa pensée ? Doit-elle faire le pas que l’autre se refuse de faire pour ne pas perdre cet amitié ? Et si elle le fait, ne va-t-elle pas encore une fois faire acte de faiblesse ? Et est-ce aider son ami que de toujours lui céder en revenant vers lui parce qu’elle aura dit ce qu’elle pensait ? Ne doit-on pas, quand deux personnes s’aiment sincèrement, être fidèle à soi-même et dire ce que l’on pense ?