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Ce n'est pas moi
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11 septembre 2007

A mes anciens profs et instits...

bobo_telephone


Depuis quelques temps je suis très assidue au journal d'un instit. Tous les jours, je passe lire ce qu'il lui est arrivé ou ce qu'il a à dire sur la rentrée. Il fait parfois référence à ces anciens profs ou aux parents qui viennent le remercier pour ce qu'il a permi d'apprendre à leurs enfants, ou encore il nous rappelle combien il est important le souvenir d'un maitre, ou d'un maitresse, ou d'un professeur du lycée...

Et là je me dis que je ne suis pas normale. Je n'ai que très très peu de souvenir de mes profs ou anciens instits. Pour le primaire, je ne me souviens que d'une seule instit avec qui l'année s'était très mal passée, c'était ma maitresse de CM1. Le souvenir que j'ai, est même assez gênant quand on y pense et je devrais même mieux ne pas l'avoir. En fait un jour alors que je parlais avec ma voisine la maitresse se mit à crier mon nom en me disant de me taire. Je me suis tue quelques minutes, à moins que ce ne soit des secondes... puis très vite, trop vite à son goût nous avons recommencé à parler. A nouveau j'entends "Melle P...... taisez-vous !" Nouveau silence de quelques minutes puis nouveau bavardage. Oui j'étais ce qu'on peut appeler une pipelette. (à voir le nombre de blogs que j'ai aujourd'hui je pense que je n'ai pas changé ;)). Sauf qu'à la troisième interpellation, elle m'a demandé de prendre la porte. Tête de mule que je devais être, je lui ai tenu tête et j'ai refusé de sortir. Elle s'est alors approchée de moi avec son mètre en bois jaune, et là m'a attrapée le bras d'une main et m'a filé un coup de mètre. Sauf qu'au lieu de taper sur mes fesses ce que j'ose croire elle voulait faire, elle m'a tapé sur la hanche. Pas fière de moi du tout, je n'ai rien dit à ma mère en rentrant le soir de peur de me faire gronder.

Seulement le surlendemain alors que je prenais mon bain ma mère est tombée sur le bleu que j'avais sur la hanche. Difficile de le cacher il prenait la moitié de mon bassin. Elle m'a posée des tas de questions, auxquelles je ne voulais pas répondre et a fini par obtenir les réponses qu'elle attendait. Le lendemain elle m'a conduite à l'école et a demandé à parler à la directrice. Celle-ci a appelé ma maitresse qui était très mal et ne savait comment s'en sortir. Je n'ai pas assisté bien sur à la conversation mais je voyais bien à travers la fenêtre que ça n'allait pas bien. Puis ma mère est ressortie et je suis allée en classe. Quelques jours plus tard, notre maitresse ne venait plus, nous avons eu un maitre. Sur le coup je ne savais pas ce qui s'était passé. Puis j'ai appris plus tard que mon instit avait été "mise à pied" comme on dit. Oh comme tout enfant sur le coup je me suis dit c'est bien fait pour elle. Et j'ai continué ma vie de gamine. Puis je suis allée au collège sans revoir cette institutrice. Une fois au collège je suis revenue dans mon école pour demander des nouvelles de cette maitresse. La directrice m'a alors expliqué qu'elle était malade... bien plus tard, j'ai su qu'elle avait de très gros soucis et qu'elle était en pleine dépression. Je m'en suis longtemps voulu pour ce que je lui avais fait subir et me suis souvent dit que c'était de ma faute si elle était malade. Bien sur avec le recul je sais que non. Qu'elle avait des problèmes familiaux et qu'elle aurait mieux fait de s'arrêter avant qu'elle ne soit plus gravement malade. Mais je suppose qu'elle avait de bonnes raisons pour continuer.

Le deuxième souvenir, c'est celui d'une prof d'anglais... Mme Gliss... c'est son nom qui nous a d'abord à tous marqué. Puis sa coiffure... Peut-on appeler ça une coiffure ? elle avait les cheveux longs jusqu'à mi-dos, d'un blond terne et passé. Mais ce qui nous amusait le plus c'était le fait que jamais ses cheveux derrière n'avaient vu un peigne ou une brosse. Elle avait un noeud d'au moins quelques années sur la nuque qu'à aucun moment nous n'avons vu disparaitre. Ce que je me souviens c'est que les élèves étaient plus absorbés par sa coiffure que par ses cours. Cours qui d'ailleurs ne pouvaient pas se passer dans le calme car elle manquait énormément d'autorité et était la risée des élèves.

Alors voilà. Je n'ai aucun souvenir d'enseignant qui m'ai marquée de façon positive. Aucun prof ou instit qui m'ai laissé un souvenir impérissable qui me pousserait à lui dire merci pour tout ce qu'il a fait pour tenter de m'apprendre quelque chose. Je n'ai aucun souvenir qui me permet de dire "qu'est-ce qu'on était bien à l'école !" ou encore "merci Madame, merci Monsieur" non je n'ai rien de tout ça.... Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai tant de mal à dialoguer avec les enseignants ?

Je n'étais pas une bonne élève. J'étais, vous vous rappelez peut-être, celle qui était toujours assise au fond de la classe à côté de la fenêtre. J'étais celle qui regardait plus souvent vers sa copine que vers le tableau. J'étais celle qui tenait tête aux enseignants ne supportant pas qu'on me montre du doigt.

Il serait bien peut-être de savoir pourquoi j'étais comme ça ? Aujourd'hui je n'en sais rien et je crois même que jamais je n'en ai parlé à mes enfants. Oh mes filles savent bien que je n'étais pas un petit gênie, mais elles ne savent rien de mon comportement.

De mes trois filles, je crois que celle qui me ressemble le plus pour ce côté comportemental, c'est celle avec qui j'ai tant de problèmes et pour qui je me bats aujourd'hui pour son orientation. Peut-être que là mes instits d'antan peuvent jubiler pour la vengeance qu'ils obtiennent ?

Heureusement les temps changent et aujourd'hui si j'avais un merci à dire, ce serait tout d'abord à Sylvie, instit de la dernière année de maternelle de mes deux premières filles. Puis à Mme KEVORKIAN, la maitresse du CP de mes deux mêmes filles. C'est la maitresse qui leur a donc appris à lire, et elle était d'une patience inégalée. C'est marrant d'ailleurs comme une seule maitresse peut obtenir des résultats très différents avec deux soeurs. Mais quoi qu'il en soit, elle était vraiment, vraiment une excellente enseignante.

Et depuis... plus rien... Sauf peut-être la prof de français de ma dernière qu'elle a eu l'an passé. Mes trois filles l'ont eue. Et elle aussi est une enseignante attentionnée qui entoure chacun de ses élèves même les moins travailleurs...

Merci à elles trois donc.

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Commentaires
Z
Assez parlé de moi, c'est affligeant le coup que tu as reçu, totalement immérité en plus.<br /> <br /> Par contre il ne faut pas te culpabiliser, parce que franchement, un instit a d'autres moyens que les coups pour se faire entendre par des enfants<br /> <br /> Sinon la prof d'anglais au gros noeud dans les cheveux devait être "à voir" !!!!
Z
De mon coté c'est tout le contraire...<br /> j'ai le souvenir impérissable de mon instit de CE1 !!! et à l'occasion d'un rassemblement des anciens élèves de mon école primaire l'an dernier, les présents lui ont tous fait la bises et ont dit merci pour ce fabuleux CE1 que nous avions passé avec lui... mais il semble que la réciproque ait été vraie, nous sommes un de ses meilleurs souvenirs d'enseignant. Pour moi la méga surprise c'est qu'il m'a reconnue (30 ans après) dès qu'il m'a vue. Ah Monsieur L. vous etes mon meilleurs souvenir de classe !
V
Merci Fred, je t'avais envoyé une petite réponse par mail, mais le mail m'est revenu en erreur :( hotmail doit avoir des problèmes depuis quelques jours :S
I
Un simple Merci et plein de courage. Je suis affligé, étant de la maison, de la situation ubuesque ... A part ça, tout va bien .....
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